L'exposition de la Citroën Ds au magasin des Champs Elysées en parallèle du 42ème salon de l'automobile, par le Docteur Danche

 

 

 

Je vous ai présenté la DS au salon 55.

Mais il y a plus.

Et on commence par ce lien vers cette fantastique vidéo d'archives INA qui attaque par la corbeille du salon encore vide, puis nous montre des voitures en attente d'installation.

Voici l'exégèse par Mister Miouse de cette vidéo :

"Félicitations pour avoir retrouvé ces images d'archives, un régal. Qu'elles soient muettes n'est pas si important, car je doute que les explications nous aient appris quelconque information, seul le charme d'une voix "désuète"  d'une autre époque nous aurait charmé. Ce qui est (à mes yeux) le plus regrettable, c'est l'absence de couleurs.

Les premières images nous présentent 3 DS :

- Celle de gauche qui est une Champagne/toit aubergine et donc cornet de frites. Elle ne va pas être étudiée dans ce film, elle évoque celle qui sera présentée dans la fameuse corbeille qui est encore vide (voir la toute première image).

- Celle de droite, Aubergine/toit champagne et cornet de frites, jantes couleur rouille. C'est elle qui va servir à la démo des 3 contorsionnistes (identifiable grâce au mur rainuré).

- Celle qui est placée derrière l' Aubergine, est noire/toit noir et trompettes de Jéricho. C'est elle qui va être étudiée sous le capot et dans l'habitacle. Elle est reconnaissable de par sa plaque "1956 DS 19" et déjà connue de nos services de par l'inscription "IV" inscrite sous le capot côté gauche.

Lors de cette étude où elle apparaît capot ouvert, la Champagne est placée devant elle, à la perpendiculaire.

Voici les détails qui m'ont apparu intéressants, sortant des sentiers battus :

1. Thibaude de capot recouvrant toute sa surface.

2. Dans la roue de secours bleu turquoise, absence logique de béquille de cric mais aussi du disque protégeant la vis centrale.

3. Béquille de capot de couleur claire.

4. Radiateur arborant la plaquette du fabricant, sans doute Chausson.

5. Témoin de niveau du liquide hydraulique différent de la grande série, ses 2 embouts sont de couleur claire (je l'ai ainsi sur la 32).

6. La plaquette d'indication des vitesses ne présente pas les classiques inscriptions 2,3 et 4 blanches, mais apparemment des traits sombres.

7. Au moment du passage en quatrième, le couvercle de vitesses vibre, défaut qui ne sera supprimé qu'en septembre 1961.

8. Intérieur des portes de couleur grise, en adéquation avec la robe extérieur noire.

9. Les cabochons de feux  arrières de la DS Aubergine ont bien les éclaireurs de plaque chromés, comme la célèbre Champagne de la corbeille .

Il ne vous a pas échappé qu' hormis la classe de ces chères DS, nous ne pouvons rester insensibles à l'élégance des nénettes sans Nénette (elles utilisent des peaux de chamois)."

 

 

Ci contre une photo complémentaire du compartiment de la IV (noire à toit noir).

 

Au delà des trois DS vue sur la video INA, on connaît aussi des photos d'une DS claire à toit clair, manifestement au même endroit, au même moment.

 

Et se pose la question du lieu.

Quel est donc cet endroit gravillonné, aux murs rainurés, dont on connait pas mal de photos d'époque?

 

 

Écoutons maintenant le Dr Estipallas:

Cher Dr Danche

En parallèle du Salon 55 dont tout le monde parle encore, il y eut une autre exposition, plus intimiste, plus élitiste aussi, et qui marqua moins les esprits. Ces photos en sont les témoignages.

 

Reprenons.

4 octobre 1955, 1h30 du matin : Serge Guyard, responsable du lancement et futur patron de la deuxième finition à Javel, livre au magasin des Champs Elysées quatre DS19, les n°7, 13, 14 et 19 (cf Les hommes de la DS)

O. de Serres mentionne que cette exposition, réservée à des clients sélectionnées et aux administrations, met en scène trois DS19, « grise toit turquoise, vert à toit blanc et enfin une toute noire » (le grand livre de la DS).

Nb: on peut se demander pourquoi on ne parle plus de la 4ème ? En tout cas la video INA la montre aubergine à toit champagne.

Pour préserver la confidentialité les 4 et 5 octobre, les vitrines du 42 sont occultées par de lourdes tentures que l'on voit sur cette photo.

 

 

Cette DS est manifestement gris rosé, toit turquoise et panneaux de custodes lisses bleu turquoise.

Peut-être est-ce la même que celle de Paris Match, pour les photos avec feu Gina Lollobrigida. En tout cas elle lui ressemble bigrement.

 

Voici quelques photos supplémentaires de cette DS gris rosé.

 

 

Et Estipallas de poursuivre:

Borgé & Viasnoff (L’album de la DS) écrivent ensuite : 4 octobre, 20h00 au magasin d’exposition des Champs Elysées : Pierre Bercot présente la voiture à quelques gros clients (PDG, administrations etc). Au moment de fermer les portes du hall, il dit au gardien : « Faites donc entrer les cinquante personnes qui font la queue dehors ». Parmi ceux-ci, un journaliste suisse. Fou de joie, celui-ci ne peut s’empêcher de crier : « quelle tête ils vont faire à Berne, quand je leur dirai demain que j’ai vu la DS ! »

Encore plus fort : C-A Sarre raconte dans ses mémoires que, alors tout jeune vendeur chez Citroën, il avait justement été affecté au 42 durant la semaine du salon, et nous livre des anecdotes incroyables (voir ci-contre).

J’ai par ailleurs lu il y a longtemps le récit de concessionnaires provinciaux racontant être présent à cette exposition, en être sortis fort tard et un peu éméchés….

 

Conclusion : En parallèle du salon, quatre DS19 furent présentées au magasin des Champs Elysées à partir du 4 octobre, et y sont restées pendant la durée du salon. Au moins les deux premiers jours, l’exposition des Champs était réservée à des invités de marque. On comprend donc aisément que la présentation aux journaliste y ait été réalisée (video INA), soit en avance de la présentation, soit dans un cadre moins brouhaha-esque…

Les véhicules présentés sur ces photos sont donc les n° 7, 13, 14 et 19. Et d’ailleurs, quels étaient les numéros de celles du salon ?

 

 

PS : veuillez noter que la présence du « mur rainuré », en fait les ouïes de chauffage, est caractéristique du 42 des années 50-60, de même que l’ombre de l’encadrement de vitrine que l’on aperçoit au début du film de l’INA, comme on le constate sur cette photo issue d’un très bon site que je vous recommande (prudence toutefois, il s’y niche quelques erreurs)

 

 

Et pour finir, quelques autres photos de cet événement.

La DS aubergine à toit champagne.

 

 

 

Et enfin une jolie photo de la DS champagne.

Elle est dans une configuration proche, mais différente, de celle qui sera dans la corbeille du salon (la différence se situe au niveau du panneau de custode, du clignotant cornet de frites et du pied milieu).

 

 


Et enfin, une planche contact de Paris Match qui nous montre à nouveau la DS gris rosé et la DS aubergine.